Aller au contenu principal
Portrait de Charlène et son fils

Charlène - « À 7 ans, j’étais en famille d’accueil, à 18 ans à la rue. Aujourd’hui, j'ai remonté la pente ! » - Yvelines

Témoignage

Charlène n'a pas eu la chance de grandir dans une famille stable. Elle a connu une famille d'accueil maltraitante, la rue et l'errance. De son enfance traumatisante, elle garde des séquelles qu'elle ne veut pas transmettre à son fils. Aujourd'hui, et même si la route n'est pas finie, elle a remonté la pente. 

Une enfance malmenée

« Je m’appelle Charlène, j’ai 29 ans. À partir de mes 7 ans, j’ai été en famille d’accueil car ma mère est décédée et mon père n’était pas présent. Ça s’est très mal passé. J’ai connu des violences psychologiques pour lesquelles je garde des séquelles aujourd'hui. À 18 ans j’ai connu la rue, j’y ai rencontré le père de mon fils mais j'ai de nouveau subi des violences. 

De mes 18 à 23 ans, j'ai vadrouillé. J’ai été plusieurs fois hébergée temporairement chez des amis, mais avec mon fils c’était compliqué de pouvoir y rester longtemps... Je n'ai pas pu travailler pendant 7 ans à cause de ce manque de stabilité. J’ai été à deux doigts de me retrouver à la rue avec mon fils, quand j’ai trouvé un hébergement dans un foyer jeune travailleur. Nous avons vécu pendant 2 ans et demi tous les deux dans un 20m². On manquait de place, on devait dormir ensemble, je ne vous cache pas que c’était très compliqué. 

 

L'arrivée chez Toit à Moi à Triel-sur-Seine

À partir de Toit à Moi, tout s'est enchainé positivement. Je suis restée à l'association seulement quelques mois car j’ai eu une réponse positive rapidement pour un logement social. Mais j’ai continué à être accompagnée encore quelques mois de plus.  

J'ai remonté la pente. 

Le fait d'avoir une stabilité, d’être entourée, soutenue, écoutée, ça m’a fait un bien fou. Et comme j’allais mieux, forcément ça allait mieux avec mon fils. J’ai pu recréer le lien avec lui qui était un peu cassé. Il y a toujours des moments compliqués, être maman seule ce n'est pas simple. N’ayant pas eu de parents qui m'ont éduquée, je dois tout deviner, je ne peux pas faire avec mon expérience personnelle. J’ai pu en discuter avec Dieynaba et les bénévoles, des personnes qui avaient plus d’expérience que moi : le fait d'avoir des avis extérieurs m'a énormément aidé. J'ai enfin pu déculpabiliser.  

 

Premières vacances, premiers objets "à soi" et... premier chat !

Toit à Moi m'a permis d'acheter ma première table basse, mon premier tapis, des choses “à moi” pour m’approprier mon logement. D'ailleurs, l’appartement était super, dans une super résidence, et j’en profite pour remercier les voisins qui étaient très accueillants. Ils m’ont même laissé des chocolats sur mon palier pour mon fils ! 

Avec les bénévoles, j’ai pu faire des expos, visiter un aquarium, etc... Faire toutes ces activités, c’est ça aussi qui nous a rapproché mon fils et moi, car on a pu faire des choses ensemble. Ça nous a fait du bien de voir autre chose que le quotidien. Toutes ces choses m’étaient inaccessibles : pas les moyens, pas de voiture, et je n'y aurais peut-être même pas pensé...  

J'ai aussi fait les premières vacances de ma vie grâce à Toit à Moi ! Une semaine en Bretagne, en camping. Je ne l'aurais jamais fait toute seule. Dieynaba m'a aidé à faire les démarches, et le fait que ce soit en groupe a rendu l’organisation beaucoup plus simple. Aujourd'hui, j'appréhende moins, je sais que je pourrais le refaire, c’est moins l'inconnu. Je sais qu’un jour je pourrais repartir en vacances avec mon fils. 

J'ai aussi pu réaliser un autre rêve, adopter un chat ! J’adore les chats, mais faute de logement je n’ai jamais pu en avoir. Avec Toit à Moi j’ai passé le cap. Ça a donné un nouveau souffle à ma relation avec mon fils, ça lui a beaucoup apporté.  

 

Le chemin parcouru, et celui à construire

Aujourd’hui, j'ai mon chez moi ! Mon fils rentre en CP à la rentrée avec ses copains, il a ses habitudes et je ne vais plus être obligée de le changer d’école comme avant. Moi aussi je vois le chemin parcouru, j’ai trouvé un travail et j’ai commencé un suivi psy qui m’aide beaucoup. J’ai plusieurs objectifs : passer mon permis, et travailler autour de mon projet professionnel. J'aimerais faire ce que je n'ai pas pu faire étant petite : voyager, avoir une maison, et ne pas faire vivre à mon fils ce que j'ai connu. 

J'ai toujours du mal à voir le positif des choses, le passé est encore très présent. Mais quand je me remets quelques années auparavant, je vois bien que ça a évolué. J'essaye de viser toujours plus, de retrouver ma confiance en moi. Si je n'avais pas mon fils, je n'en serais peut-être pas là aujourd'hui, il me donne une raison de me battre et de lever la tête. 

Ce que je voudrais dire à la prochaine personne qui arrivera chez Toit à Moi ? De saisir la chance qu'on lui offre. Qu’elle y arrivera, que ça lui apportera du positif, du soutien, on se sent moins seule. Grâce aux bénévoles, on peut trouver une épaule sur laquelle se reposer. Profites-en, prend confiance, ça va bien se passer ! » 

 

portrait de charlène, son fils et son chat

Charlène, son fils et son chat dans le logement Toit à Moi

 

Grâce à vous

♥  Si cette belle histoire a été possible, c'est grâce au courage de Charlène, mais aussi aux parrains et marraines qui nous font confiance et nous permettent d'accueillir et d'accompagner des personnes en difficulté dans des logements, le temps qu'il leur faut pour se reconstruire.

Rejoignez-nous : 

► Je deviens parrain/marraine